Exergue:
1.) »Car ce qu’exige avant-tout l’art, c’est la pureté dans son domaine.«
2.) »Vous comprenez ces paroles – Comme, pour finir, vous comprendrez mes espérances.«/ »Ihr versteht das Wort – wie ihr auch, zum Schluss, meine Hoffungen verstehen werdet.«
3.) »Musik und tragischer Mythus sind in gleicher Weise Ausdruck der dionysischen Befähigung eine Volkes und von einander untrennbar.« Friedrich Nietzsche – »Die Geburt der Tragödie« XXIV(1, 2) & XXV (3)
Alors oui bien sûr, c’est facile de dire que j’abuse, que j’exagère franchement et que tout cela est tellement attendu, évident, joué d’avance. Et bien Non. Je le pense vraiment: Paris Hilton vient en quelque mois (deux ans en tout, grand maximum), de retourner complètement le sens, la fonction, les buts, l’art et le mode de consommation d’une des plus vieilles choses du monde: Une Idole. Car la Star Ultime est une Star Totale, toujours. Mais aussi que La Star intégrale est aussi et toujours entièrement vide (Michael Jackson, Elvis, Marylin, Heino, Bob Marley, …) Ce qui donc nous entraine a poser cette équation aussi nouvelle que de toujours: Le tout se fait plein par le vide! La moralité de l’histoire c’est Elle!
Un excellent album de Pop Music c’est quoi au fond? C’est une musique qui jamais ne me fait penser à rien. On ne pense plus, on se secoue, on s’agite plus ou moins nerveusement, on rêve enfin a toutes ces belles images, ces jolies filles bien sympathiques, ces belles voitures de luxe, tous ces décors somptueux, ces giga-fêtes avec tellement de Stars dont au fond on ne sait plus trop qui elles sont ni ce qu’elles font. Tenez, venez voir: Ah! Discuter, un verre de champagne-Mousseux-Light à la main, avec Arnold Schwarzenegger, partager quelques visions sur la politique à tenir au Darfour avec Michael Moore tout en se goinfrant des Diät-Würstl au soja »ade in Fair Trade« dans le Tyrol Autrichien. Pouvoir enfin parler Sciento-Sciento avec Tom Cruise puis de la Shoah ou d’E.T. avec Spielberg, discuter Collants, Bas ou »push-up« avec Mariah Carey et Sofia Coppola tout en regardant Thurston Moore discuter »Downloads« et MP3 avec Springsteen et Stallone. Lancer un »Coucou!« de la main droite, au loin, en criant »Je tel demain sur ton portable âpres la séance au Gym-Club« a Benoit XVI qui lui même est entrain de parler religions et guerres des religions avec Julia Roberts et Danny DeVito le tout autour d’un Pepsi-Light (deux doigts de Smirnoff en »extra« pour Danny et Benoit). On a eu Hollywood, puis ils ont découvert le Bollywood. Pourquoi jamais personne ne parle t-il du No-llywood? On pensait déjà, au tout début du XXIème siècle, que toutes ces stars incarnaient une sorte de décadence-dégénérescence de l’esprit humain (dans sa chair et sa dignité d’être). Et pourtant. On ne savait pas encore qu’une gamine de milliardaire allait bientôt remettre de l’ordre dans le désordre et redonner bon sens, gouts certains, images nobles, pouvoir et beauté a ce monde-ci. A nous tous, dans nos vies, notre quotidien, qui certes ne sera jamais le sien a elle. Ainsi les portes du grand Satan allaient enfin êtres réouvertes pas un ange!
Ne perdons plus de temps. Allez hop, c’est l’heure du grand nettoyage, premier bilan des dommages collatéraux : Est-ce qu’en face de Paris Hilton, Madonna n’a pas tout bonnement l’air d une gérontophile usée (Telle un vieux Jeans au lavage ou l’un des Sweater de sa collection H&M dés la première machine), recopiant toutes ses simili-idées sur Jane Fonda, Sylvie Vartan ou Olivia Newton-John ? Et la pauvre Britney (qui ne se remettra probablement jamais de son accouchement), littéralement enterrée vivante et condamnée sans doute a animer des shows »Cuisine et Ménage« ou »Home Training & Body Shape« pour une chaine payante du câble tout le restant de sa carrière (Amen). Alors Qui d’autre? Beyonce, Christina, Shania, Mariah, Pink…? Tout cela n’a rien à voir. Je ne dis pas, certaines on du talent, pourquoi pas? Mais á l’instant même ou Missy Elliott est en passe de devenir la nouvelle Woopi Goldberg la seule chanson à texte qui résiste encore c’est: Furtado. Le reste n’a qua circuler, la fête est finie, »Credit est Mort«, envoyez les Valses Electroniques de Strauss pendant qu’on range les chandeliers pour la messe de dimanche (doux Jésus).
Quelle connerie la vie. Heureusement il y a l’Hilton! (ou la saga interplanétaire du pourquoi-comment la descendante d’une grande chaine d’Hôtels a réussie la transformation en marques d’Autels). (»Tu es bénie d’entre toutes les Femmes!«). »Car Paris sera toujours Paris …« (non, ca y est, je me trompe de sujet, là.)
Alors comment une apparemment si frêle petite jeune fille, comme semble l’être Paris Hilton, peut-elle, toute seule, remettre les pendules à l’heure a ce point-là? Faire table rase de dizaines et centaines de chanteuses R&B, rendre ridicule des milliers d’heures de clips, détruire d’un unique petit regard coquin-taquin, ou apocalyptique, des kilomètres d’affiches publicitaires, de campagnes longuement élaborées, de marques installées? Chez Paris tout est à vendre, tout se transforme en Or, du moment qu’elle frôle d’une seule épaule a demi dénudée le produit en question et paf, le baromètre explose, les ventes croissent comme les petits pains et les poissons du J.C. sur la plage, tout cela est magique. Le Messie? Déjà? Rentrée 2007? On n’avait même pas eu le temps d’entamer le siècle, encore moins d’inaugurer le millénaire, que ce serait déjà la grande révélation? Qu’est-ce que c’est que ce Bordel? Qui n’a pas vue des ses propres yeux Paris Hilton arriver a l’Oktoberfest en Bavaroise, avec les nattes, le Brezn, la choppe de bière et la robe a la con, ne peut pas comprendre. Vous ne savez pas, vous ne pouvez pas savoir, et encore moins y croire. Il ne s’agit pas avec elle du degré »Zéro Intégral« mais bel et bien de l’an 01.
Tout recommence, enfin. Plus pur, plus beau, plus blonde, plus Globale que jamais (le »Global Warming« c’est elle), Plus »juste ce qu’il faut de sexy mais pas trop«, des formes parfaites, á peine arrondies pour que quand même le monde continue de se reproduire les uns les autres mais pas non plus débordantes ni outrancières de façon a ce que le bon peuple aille travailler quand même tous les jours et ne se perde pas dans la débauche. Voila, Paris c’est le juste milieu, quoi. Pas Wagner, plutôt Gluck. Bien mais pas trop. Mais un Gluck quand même un peu Mozartien, du Gluck pour dancefloor des familles sur le Graben. Hilton c’est Rome, Les Grecques, Versailles, Mazarin (aussi). Tout ce qui circule de raffinement, d’intrigues, de jeux de cours, des dames du palais, un peu d’Egypte aussi, deux doigts de Texas (pas trop quand même), quelques goutes de pluies d’Asie, mais drapée dans du Surimi.
La première Femme Surimi c’est elle! Comment vous l’aimez votre Surimi? Gout Crevettes, Riz Cantonais, Thon, Gulasch, Choucroute á l orientale, bien relève, menu enfant, basse calories, Méchoui, Frites, Vodka-Glaçons, Parfum Yves Saint-Laurent ou Glaces a l’Italienne? Regardez cette conne de Sissi, jamais elle aurait eu l’idée de lancer sa propre ligne de merchandising, elle. Et von Clausewitz était de toute façon trop moche pour animer des jeux débiles á la télé. Travolta a l air énorme, lourd, épais a coté de Paris. Si Margueritte Duras et Mickey Rooney avait eu des enfants ensemble il aurait sans doute fallu les noyer. Le vieux monde est mort, réveillez vous, le cauchemar est termine. Paris Hilton est advenue! (O, toi divine des divines, déesses parmi les déesses, O toi Grande P
aris, je te dis: Merci Paris!, si, si, vraiment: un grand merci a toi, o suprême Reine de la bienveillance, du parler vrai et du savoir vivre a la française.
Veux – tu un autre verre de ce délicieux vin de Bourgogne? Attend je vais demander a nos amis Philippe Sollers et Jean Baudrillard de te chercher immédiatement quelques fruits et fromages frais.) – Tu chante juste, tes mots sont justes, ton sourire est soleil, dans ton monde les âmes sont en paix, sous ton règne la tristesse s’est envolée, Tes Chants Langoureux sont le miel de nos oreilles (merde, y a mon portable qui sonne), Tu as su vaincre le barbare Holiday Inn, Tu as fait de nos champs misérables des oasis de diamants (Cf. Parndorf Designer’s Outlet), Chacune de tes icones sont pour nous des yeux. Nous étions aveugles (»Stars are Blind Track« # 3) tu nous as donner la vue, nous étions sourds tu nous as rendu l’ouïe (Warner Bros. Reference Catalogue: 9362- 44138-2) Nous étions très très cons tu nous as donnés l’esprit (executive producer: Paris Hilton). Nous t’adorons, te chérissons, te vénérons: donne-nous notre pain quotidien (et qu’on en finisse une bonne fois pour toutes avec nos jobs de merde)! Amen.
PS: En bref: Dans un monde ou les femmes sont femmes, ou les reines ont tout le pouvoir, ou les hommes sont sous la table et ont peur, dans un monde ou Paris Hilton est une Sirène a deux branches, un Plein Chant Baroque, une Statue de Rodin ou un Boticelli, sa grande sœur s’appelle: KYLIE !
Paris Hilton: »Paris« (Warner Bros.)
Parution dans la version allemande: skug Vol. 69, 12/2006–02/2007
(Traduction: Alessandro Barberi)