Les coulisses de l’histoire du jazz ont tellement des allures de tranchées qu’il faudra encore attendre longtemps pour se faire une idée. Carter était tout à la fois : Altiste, trompettiste, chef d’orchestre, arrangeur, compositeur, militant pour les droits des noirs aux Etats-Unis et dans le monde entier, enseignant, orchestrateur de musique pour le cinéma et la télé, récompensé aux Grammy Awards pour l’ensemble de son oeuvre, etc. Mais il était avant tout un homme de jazz, et l’un des plus important qui soit. Le son Carter aura marqué, autant par son jeu que par ses arrangements légendaires aux cuivres, plusieurs décennies de l’histoire du jazz. Dés 1931, on le retrouve directeur musical des Mc Kinney’s cotton pickers. Il part ensuite pour l’Europe oú il jouera avec Django Reinhardt et Coleman Hawkins. De retour aux USA, il poursuit de façon assidue ses compositions ainsi que la direction de ses orchestres. Il sera repris par tous tels Duke Ellington, Count Basie, Benny Goodman, mais fera aussi jouer les jeunes Boppers arrivant tels Miles Davis, Dizzy Gillespie, Kenny Clarke ou J.J. Johnson. Arrangeur pour les plus grandes voix aussi, telles Billie Holliday, Mel Tormé, Billy Eckstine, Peggy Lee ou encore Ray Charles, l’influence de son écriture à la fois dense, sensible, solide et moderne reste à ce jour unique. Si je vous disais que des Quincy Jones y ont beaucoup appris, seriez vous surpris? Ce King-lá reste à découvrir pour l’éternité …
Frank de Carvalho / redaction web – skug online 11-12-2004
Traduction pour la parution allemande dans skug Vol. 56, 9-11/2003: Alessandro Barberi